Fille de
l'écrivain de langue bretonne Eugène Coroller (1857 -
1923) grand ami de Théodore Hersart de La Villemarqué,
Jeanne Coroller est née à Mordelles en 1892.
Elle épousa
en 1924 René Chassin du Guerny dont elle devait avoir sept enfants.
Cette mère
de famille fut aussi toute sa vie une militante très active,
ardemment chrétienne et farouchement bretonne.
Elle avait de qui tenir car son ancêtre plus lointain, le colonel
Coroller appartenait à l'état-major du chef chouan Georges
Cadoudal.
Femme exceptionnelle,
Jeanne Coroller reste un écrivain de jeunesse de grand talent.
Dès 1922, elle est remarquée par l'érudit éditeur
Camille Le Mercier d'Erm - "A l'enseigne de l'Hermine" - et
publie une remarquable Histoire de notre Bretagne superbement
ornée de 72 bois originaux gravés par Jeanne Malivel,
aux multiples talents, elle aussi, qui à l'époque créa
une frairie d'artistes se consacrant à l'art breton, sacré
et profane, dans tous les domaines et qui foda les célèbres
Seiz Breur (sept frères).
En 1929,
toujours dans le sillage historique Jeanne Coroller-Danio publie sous
forme scénique Le Mystère de Bretagne, qui sera
représenté, dans la version bretonne de l'abbé
Y.V. Perrot, au Bleun-Brug de Douarnenez devant près de 10.000
personnes. On lui doit un très bon roman policier breton : Le
trésor des douze, et un ouvrage transportant le lecteur dans
la Celtie mystique : La route au but lointain.
Quand,
en 1940, les frères Caouissin lancent leur fameux OLOLÊ,
ils font appel à Jeanne Coroller-Danio qui leur écrit
un roman inédit conçu spécialement pour la jeunesse
et qui deviendra un best-seller : Les loups de Coatmenez, suivi peu
après de La croisade des Loups. On lui doit aussi une Histoire
de ma Bretagne illustrée par Etienne Le Rallic et de nombreux
autres textes historiques.
Le 13 juillet
1944, celle qui exalta l'héroïsme, le sacrifice de tant
de Bretons tombés pour la patrie celtique, va mourir tragiquement,
dans des circonstances particulièrement dramatiques. Son corps
ne sera découvert que treize jours plus tard, le 26 de ce même
mois, en la fête de sainte Anne à laquelle, en vraie Bretonne,
elle était partiulièrement attachée.
Biographie
extraite de "Les Loups de Coatmenez" aux éditions ELOR